Jérome Collée est décédé au début de ce mois. Nous avions pu mettre en valeur ses souvenirs, à son grand bonheur, lors de la première fête, lorsqu’une décoratrice de cinéma avait fait revivre le temps d’une journée sa boucherie telle qu’elle devait être des décennies plus tôt – l’affiche de cette première fête est restée accrochée sur sa devanture jusqu’ici.
Jérôme avait mille anecdotes à raconter. Nous avons heureusement pu en glâner quelques unes.
—>Voici un premier extrait sonore où il raconte comment il est devenu boucher (interview Vincent Leclercq- MP3).
Voici ce que la brochure du cercle d’histoire précise à propos de sa maison:
Au n°172, se trouvait, jusqu’il y a peu, une autre entreprise d’une importante certaine, qui dura 85 ans, la «boucherie- charcuterie Collée». Elle fut fondée immédiatement après la première guerre mondiale, en 1918, par Edmond Collée, le père de Jérôme le dernier exploitant, jusqu’en 2003. Tout jeune marié, Edmond avait installé son foyer dans cette maison avant la guerre.
Jérôme, né chez ses grands-parents Collée, y est arrivé âgé de quelques jours et n’en n’est plus jamais reparti. Durant l’occupation, en 1914-1918, Papa-Edmond était maçon, donc sans travail, les chantiers étant à l’arrêt et, pour échapper à la réquisition et à la déportation, il se cachait dans les jardins durant la journée pour ne rentrer chez lui que la nuit. Le magasin fut ouvert dès la libération et, pour permettre à sa mère de s’activer au magasin, bébé-Jérôme était déposé dans un bac en bois sous le comptoir. Comment voulez-vous qu’après une telle formation ne naisse pas une véritable vocation ?
se ci est un belle homage
que vous faites a une personne de ma familles et qui etait
aussi une personalite de genval
encore un grand merci et j en parlerait a d autre personne
de la famille qui je pensse mettron d autre commentaire
cordialement christophe collee
A la mémoire de Monsieur Collee,
J’ai eu le plaisir de partager avec Jérôme de belles histoires de ce pays. Je le concède, autour de quelques boissons fermentées…
Eh bien, je me rends compte qu’elles valaient de l’or.
Jérôme avait un grand talent de raconteur. Il le faisait de bon coeur et je riais comme lui, les larmes aux yeux.
Je buvais ses paroles et les images d’un temps joyeux défilaient à la pelle devant mes yeux.
Il y avait de jolies pointes d’humour, de bonnes blagues de potache des années quarante qu’il se faisait fort de relever dans le menu détail.
Faut il rappeler que Jérôme était un colombophile averti.
Vitesse de pointe d’un de ses champions en vol: 85 km/h !
Faut il rappeler qu’il aimait profondément son métier, le travail de boucher.
Artisan du bonheur de notre petit ventre…Le boudin noir à la recette bien gardée; le tiroir caisse qui pèse 5 kilogs, tout francs et euros confondus; le pesage approximatif dont toujours le client profite; le solide billot famillial, peuplé de vrillettes, tailladé de toutes parts, creusé comme une bassine; les couteaux usés d’être tant aiguisés…
Si Jérôme s’est arrêté de travailler, ce n’est pas le fruit de sa volonté ! C’est à cause de la foudre ! Oui, la faute à la foudre, rien moins que ça ! La mauvaise s’est abattue près de chez lui endommageant à tout jamais le système électrique qui alimentait ses frigos.
De mémoire d’homme, il a fallu 100 milions de volts pour plier sa volonté !
Il n’y a pas à dire, Jérôme, c’était une force de la nature !
Nos anciens ont une parole qui ne demande qu’à être entendue.
Adieu, Jérôme.
Ca me fait tout drôle d’entendre à nouveau sa voix !
Combien de fois il m’a raconté ses anecdotes de guerres ou autres, avec tellement de saveur, de joie de vivre (avec un bon verre) … un grand homme.
Et sa femme, toute menue, toute gentille … un vrai bonheur de les avoir connu.
Son esprit doit survire en pensée même pour les mécréants comme moi !
Carpe Diem, sa devise sans le savoir peut-être … quoi que ???
Dimanche, ce sera toujours « ta » fête aussi !
Magnifique reportage et quel bonheur d’entendre sa voix. Marguerite et Jerome c’est toute notre jeunesse
nous attendions les lundi (jour des boudins et cervelas) avec impatience !!!
J’espère que les nouveaux propriétaires de l’immeuble y resteront aussi lgtps et heureux que les Collée
bravo à vous et encore merci pour cet agréable moment
Fabrizio (habitant av. combattants: 1976-1986)