L’édition 2022 de la Fête des Combattants, à Genval, a commencé sous une pluie battante. Mais pas de quoi refroidir bénévoles et participants: l’événement fut maintenu et le soleil est venu saluer, un peu plus tard, cette témérité.
La Fête débute généralement à 9h. Ce dimanche 2 octobre, il fallait beaucoup d’imagination pour voir dans une rue lessivée par la pluie l’amorce de festivités. Les exposants les plus chanceux, ceux qui avaient une tente, ont bel et bien sorti leurs affaires pour la brocante. Les badauds étaient peu nombreux, capuchons et parapluies de rigueur.
Heureusement, le soleil n’était pas si loin. En fin de matinée, la pluie s’est atténuée et Steam Machines, le premier brass band est parti vaillamment à l’assaut de l’avenue, un parapluie pour protéger le saxophone. La musique a réchauffé les corps et les coeurs: le public était ravi de voir les orchestres déambuler dans la rue.
Les cuivres ont effectivement chassé les nuages: Steam Machines a terminé sa prestation au sec, avant de céder la rue à Oktaba Paradise Band. Après la pluie, les stands ont fleuri un peu partout et les badauds ont afflué, de plus en plus nombreux au fil de l’après-midi, pour profiter de la brocante, des bars clandestins et des nombreuses animations.
Magie, contes et bulles
Les enfants ont fort apprécié Sylvain, le magicien, devenu un habitué de l’événement. Sa grâce, son humour et bien sûr ses tours de magie séduisent petits et grands. Les bulles géantes de Patrick ont, elles aussi, attiré nombre d’enfants. Quand il pleuvait abondamment, cela faisait comme un matelas de neige sur la chaussée. Et on a vu d’énormes bulles s’élever parfois jusqu’au toit des maisons. Avec les jeux géants, le circuit de billes ou encore l’animation sur les micro-habitants de l’avenue des Combattants, il y avait de quoi s’amuser.
La balade contée de jardin en jardin, avec les Fabelutes, a recueilli un beau succès. Le public a suivi Vincent et Céline interprétant des contes fantastiques, notamment de Tchekhov. Premier arrêt au délicieux English Garden, puis on suit le comédien et la violoniste jusqu’à la Villa Les Vacances dont le jardin descend dans la vallée. Dernière étape à la Villa Medellin, sous un hêtre centenaire et majestueux.
D’autres visites étaient proposées durant cette journée: balade guidée dans l’avenue avec Michel, du Syndicat d’initiative, qui a mis en lumière le patrimoine et l’histoire du quartier. Des vues anciennes étaient disséminées au fil des maisons, rappelant ce passé pas si lointain.
Peinture, sculpture et littérature
Il y avait aussi un sentier des lettres, une promenade à suivre en hommage à l’autrice Françoise Humblet-Vieujant, avec ses textes sur la vallée de la Lasne, un lieu qui l’a beaucoup inspirée. Des vues anciennes de cet espace naturel et des photos de l’autrice agrémentent la balade – le comité de quartier aimerait pérenniser cet hommage littéraire, monté avec la complicité de la bibliothèque et de l’échevine de la Culture, Sylvie Van den Eynde.
Des talents du quartier étaient bien sûr à l’honneur, lors de cette Fête. Michèle Marlière a ouvert les portes de sa maison-atelier. Les visiteurs ont pu y découvrir ses oeuvres, sa peinture aux tons chaleureux. Plus loin dans la rue, Jacques Kempinaire et Dominique Pieraerts exposaient leurs sculptures, une belle découverte qui méritaient assurément un coup de projecteur.
Et dans la serre au bas du vignoble, la céramiste Marie Delforge avait fort joliment mis en évidence des pièces en grès ou en pâte de verre au milieu des tomates et des courgettes. Le vignoble en a profité pour exposer un grand projet de restauration de la serre, véritable morceau de patrimoine à sauver, un lieu rempli de charme.
Vignoble et potager à l’honneur
Le domaine du Beau-Site était naturellement accessible durant toute la journée. Les badauds ont pu sillonner les rangs de Solaris, puis goûter la production locale au bar du vignoble. Le Villa Beau-Site a coulé à flot, accompagnant les bons plats préparés par le traiteur Pierre B.
Le Beau-Site était aussi le lieu de rassemblement pour les musiciens. Après Team Machines, le public a pris beaucoup de plaisir à croiser Oktaba Paradise Band, un brass band très vitaminé et plus tard le groupe new orleans Colby Music Band. Il a pu même danser au bal folk proposé par EleDanse, avec des valses, des javas, des gigues d’autrefois.
Il y avait à boire et à manger aussi au bar du potager collectif des Combattants. Le terrain était ouvert aux visiteurs, les légumes mis en valeur. Ici, comme au vignoble, et tout comme dans les divers cafés clandestins qui éclosent traditionnellement le jour de la Fête des Combattants, les visiteurs ont pu savourer la convivialité du quartier.
Chiner, valser, déguster de bons produits, découvrir le patrimoine, voir des expos, écouter des brass bands, visiter des jardins, jouer aux billes ou aux bulles, le cocktail de la Fête des Combattants mêle de nombreux ingrédients pour une recette inédite et singulière. A savourer sans modération.
Avenue des Combattants à Genval 