La perspective de l’arrivée du RER est réjouissante : ce dernier apportera une amélioration certaine en termes de mobilité générale pour Bruxelles et le Brabant wallon. De même, les aménagements réalisés vont profondément modifier l’espace public autour de la gare en l’améliorant. Si ces plans sont séduisants, le comité de quartier est intervenu pour évoquer ce qu’ils ne montrent pas, pour mettre en lumière ce qu’ils ne prévoient pas, à savoir les répercussions dans les quartiers qui les jouxtent. Cette absence de plans pour les abords immédiats nourrit les inquiétudes des habitants concernés. Voici l’avis remis lors de l’enquête publique sur la demande de permis unique pour les abords de la gare de Genval.
Que risquons-nous si aucune précaution n’est prise ? Une pression automobile qui ne fera que s’accroître, chargée du flux quotidien de navetteurs venus parfois de loin pour gagner un point d’arrêt du RER. Un stationnement sauvage qui se répandra tout autour, de plus en plus loin. La commune doit y mettre de l’ordre par des aménagements et des plans de circulation qui préserveront la sécurité et la qualité de vie des habitants. Un ordre qui traduit en réalité une hiérarchisation des voiries dictée par la topographie locale et confortée par le plan de secteur, les études réalisées pour la commune, notamment par Tractebel et par Transitec (en vue du Plan InterCommunal de Mobilité).
Ces plans prévoient de renvoyer la circulation de passage sur les axes principaux (que sont par exemple l’avenue Albert et la rue du Vallon) et de protéger de ce trafic les voies secondaires et résidentielles (Combattants, Gevaert, Volontaires, perpendiculaires et adjacentes). Que peut-on déjà observer aujourd’hui déjà, alors que le RER n’est pas encore entré en gare ? Chaque matin apporte son flot de navetteurs venus parfois de loin. Ils s’infiltrent par les petites rues (par exemple Renipont, Manteline, Vandercam, Combattants) pour éviter des chicanes, des bus, des carrefours trop fréquentés. Ils roulent à vive allure pour ne pas rater le train, dont on peut deviner l’horaire au flux et reflux du trafic dans ces rues. Les habitants de l’avenue Gevaert s’en plaignent aussi et rue des Volontaires, de nombreux chauffards ne prêtent guère d’attention à la zone 30, devant l’école communale. Demain sera bien pire, lorsque le RER roulera, attirant de nombreux usagers supplémentaires par ses trains plus nombreux et ses fréquences meilleures.
Le stationnement pourrait devenir aussi problématique dans les années qui viennent. Qu’observe-t-on aujourd’hui déjà ? Le parking actuel affiche complet depuis quelques années et les zones bleues installées dans le périmètre renvoient les navetteurs plus loin. Phénomène relativement nouveau : on voit des voitures ventouse s’installer pour la journée plus loin que les zones bleues, de plus en plus loin dans les quartiers résidentiels (au bas de l’avenue des Combattants, entre Vallon et Lannoye, par exemple). Demain sera bien pire, lorsque le parking de la gare certes plus grand sera vraisemblablement payant et que cette dernière attirera un public beaucoup plus important. Là aussi, il faudra protéger le quartier environnant.
Notre démarche ne consiste pas à rejeter ailleurs les nuisances. Elle tient compte d’une réalité (objectivée par le plan de secteur, Tractebel et Transitec) pour exiger de la commune des aménagements routiers et des plans de circulation efficaces. Elle invite aussi la commune à prendre des mesures pour diminuer généralement le trafic de transit dans tout le quartier (y compris sur les axes principaux), en misant sur les navettes de bus (aujourd’hui guère utilisées vu les horaires et les prix pratiqués), le covoiturage (réductions sur les tarifs de parking, emplacements réservés), la mobilité douce (piétons et cyclistes) que des trottoirs plus sécurisants et des pistes cyclables rendraient plus attrayante.
Le village de Genval verra son visage transformé dans les toutes prochaines années. D’autres projets vont transformer ce quartier en zone urbaine beaucoup plus dense : la réalisation de centaines de logements, avec une extension commerciale importante, aux anciennes Papeteries augmentera encore la pression automobile. Cette mutation doit être accompagnée par les pouvoirs publics. Lorsque le RER entrera en gare, il ne faudrait pas que les habitants de Genval restent sur le quai.